Qu’est-ce qu’un Champion ? Définition et Chemin pour le Devenir
Dans le monde du sport, on parle souvent de “champions”.
Mais derrière ce mot, que met-on exactement ? Faut-il forcément gagner une compétition ? Ou peut-on être champion sans médaille autour du cou ?
Dans cet article, on explore deux définitions différentes du mot “champion”, avec en bonus les 7 caractéristiques essentielles selon Bob Bowman, l’un des plus grands coachs de tous les temps.
Définitions de Champion
Il y a plusieurs écoles de pensée.
La Définition classique d’un Champion
Le Larousse définit un champion ainsi:
« Athlète ou équipe qui remporte la première place dans une compétition sportive. »
ou bien
« Personne qui excelle dans un sport ; sportif de haut niveau. »
Bref, on parle de gagner, ou au minimum de performer à très haut niveau.
Et culturellement, cette vision est bien ancrée. Il est rare qu’on qualifie de “champion” un jeune athlète qui termine 17e d’une compétition de 20 compétiteurs. Même s’il vient de s’entraîner intensément pendant 6 mois et a explosé son record personnel. À la limite, on dira “un champion en devenir”.

Une autre manière de voir les choses
Petit détour étymologique (promis, c’est rapide 😄) :
Le mot “champion” vient du latin médiéval « Campio », dérivé du germanique « Kamp » qui signifie le champ de bataille.
À l’origine, un champion, c’est celui qui combat. Celui qui entre dans l’arène.
Et ça, ça change tout.
Parce que ça ne parle pas de gagner. Ça parle de s’engager. D’oser. De tout donner. D’essayer. D’entrer dans l’arène. De repousser ses limites.
Une définition personnelle (et plus inspirante ✨)
Même après avoir été champion de France plusieurs fois, champion du monde en double, il m’arrivait de douter. Pourquoi ? Parce que je savais, au fond, que je n’avais pas toujours donné le meilleur de moi-même.
et il y a quelques mois, j’ai découvert des conférences de Bob Bowman, le coach légendaire de Michael Phelps🏊🏻♂️ (et aussi du GOAT français, Léon Marchand 🇫🇷). Et c’est là que j’ai découvert une autre définition:
« Un champion, c’est quelqu’un qui pousse les limites de son potentiel humain »
Pas besoin de médaille. Pas besoin de record. Juste la volonté de grandir.
Et cette définition d’un champion m’a retourné le cerveau (dans le bon sens ! 😄).
Parce qu’elle remet les clés dans nos mains.
Si être champion = gagner, alors on dépend du niveau des autres.
Mais si être champion = pousser son potentiel… alors tout commence en nous et tout dépend de nous. C’est prendre la responsabilité de sa propre évolution (sportive et personnelle).
Note: Ce qui est intéressant d’ailleurs, c’est que la majorité des sportifs de haut niveau a qui on demande de définir un champion ne parle jamais de « victoire en compétition ». Il mentionne l’effort, le dépassement de soi, l’atteinte d’un potentiel, le fait de tout donner, … (mais jamais « gagner la compétition »)
Peut-on être 2ème… et être un champion?
L’exemple parfait est celui de Tyson Gay.
En finale du 100m des Mondiaux le 16 Août 2009, Tyson Gay court en 9.71 sec!
A ce moment-là c’est la 2ème meilleure performance de l’histoire du 100m !
Incroyable!! Mais il repart avec la médaille d’argent…
Usain Bolt vient de battre son propre record du monde et a gagné en 9.58sec 🤯
Est-ce que Tyson Gay est un champion ?
La réponse dépend de votre définition.
(P.S. : Oui, il a eu des histoires de dopage par la suite. On parle ici juste de performance brute.)
Les 7 caractéristiques des champions selon Bob Bowman
Dans ses conférences, Bob Bowman partage une vision fascinante du mental des champions. Voici ce qui revient le plus souvent chez ceux qui vont au bout d’eux-mêmes :

1. Les champions ont un rêve
C’est là que tout commence. Ce rêve leur donne une vision du succès qui leur permet de surmonter les obstacles, de traverser les moments difficiles, et de réaliser des performances spectaculaires au cours de leur carrière.
Le rêve est un élément clé parce que tout part de là.
Le rêve est émotionnel, pas nécessairement précis ni chiffré. Il doit toucher quelque chose au fond de soi.
“Personne ne se lève le matin pour nager un 200 mètres nage libre en 1 minute 52.5. Ce n’est pas inspirant. Mais on peut se lever pour devenir le nageur le plus médaillé de tous les temps. »
Bob Bowman
Bowman explique qu’avoir une vision claire permet de savoir dans quelle direction avancer, de sortir du lit un matin froid, de prendre les bonnes décisions jour après jour.
Note: Les rêves peuvent changer au fil du temps
Il prend l’exemple de Michael Phelps qui a fait évoluer son rêve tout en conservant sa puissance de moteur intérieur.
- A 12 ans: Participer un jour aux Jeux olympiques. (Réussi à 15 ans)
- A 15 ans: faire rayonner la natation à la télé US (Pas de diffusion en tv national avant Phelps)
- A 21 ans: Devenir le meilleur nageur de tous les temps (réussi à 23ans)
2. Les champions savent se fixer des objectifs
Selon lui, la seule façon d’avancer est de se fixer des objectifs.
Il distingue plusieurs types d’objectifs :
- Objectifs à long terme (>8-10 ans).
- Les objectifs intermédiaires (ex: les JO tous les 4ans)
- Les objectifs annuels, beaucoup plus précis.
- et surtout… l’objectif immédiat.
Bowman le définit comme le plus important. Il l’appelle l’épreuve de vérité: “Qu’est-ce que tu fais maintenant, tout de suite ?”
Lorsqu’un athlète sait fixer des objectifs très précis et les relier à son entraînement quotidien, il peut prédire sa performance avec une grande fiabilité.

3. Les champions ont un plan clair et une discipline personnelle
Leur succès n’est pas le fruit du hasard. Ils ne se contentent pas de se présenter à une compétition et de laisser leur talent agir. Ils ont un plan. Bowman appuie ce point en disant que les champions répètent le succès tous les jours.
Mentalement, physiquement et émotionnellement.
On peut simplifier cela à: Avoir un plan clair et avoir la discipline de le suivre.
4. Les champions accueillent les défis comme des opportunités d’apprentissage
Devenir champion implique de faire face à des échecs. La vie d’un champion n’est pas remplie simplement de triomphe et de gloire. C’est ce qu’on voit à la télévision quand on voit Phelps gagner 8 médailles d’or olympique en 2008, ou Léon Marchand en gagner 4 à Paris, ou Bolt tout écraser à partir de 2008… Mais avant ça, chaque légende a perdu, a appris, à fait preuve de résilience et a continué d’avancer.
Le parcours vers le succès est long, difficile, et souvent invisible. Mais, si le processus est solide, le succès finit par arriver.
5. Ils font des performances normales et prévisibles dans des environnements anormaux et imprévisibles
Il prend l’exemple des Jeux olympiques, qu’il décrit comme « une série d’épreuves sportives organisées autour d’un grand événement médiatique. »
Et pour autant, les champions performent à leur niveau dans ces conditions anormales.
6. Les Champions font face aux imprévus et savent s’adapter
Bob Bowman se compare à un GPS dans la voiture : le nageur conduit, lui indique la direction. Parfois l’athlète suit la trajectoire prévue, parfois il dévie, et Bowman doit recalculer.
C’est ce qui se passe notamment lorsqu’il y a une blessure.
Apprendre à faire face rapidement à l’imprévu, s’adapter, et rester concentré sur l’objectif.
7. Les champions accordent plus de valeur au processus qu’au résultat
S’il devait résumer sa philosophie de coach, Bob Bowman dit que ça serait :
“Le processus est plus important que le résultat.”
Le processus est ce qui peut être contrôlé, contrairement aux résultats qui dépendent en partie d’autres personnes.
“Ne regardez pas le tableau d’affichage. Jouez l’action suivante.” – Nick Saban, coach de football américain.
C’est ce mindset que partagent, entre autres, Roy McIlroy, Kobe Bryant… et tous ceux qui visent l’excellence durable.
Et maintenant, on fait quoi de tout ça? 🙂
Quand j’ai découvert tout ça, j’ai eu deux réactions:
- “Woooow, c’est ouf ce qu’il vient de dire. Et c’est incroyable que ce contenu soit gratuit sur internet!! »
- “OK, mais moi j’ai genre… 1 case cochée sur 7. C’est mort 😅”
et là j’ai eu de la chance de m’être rappelé de quelque chose que j’avais lu il y a quelques années. C’est un concept qui a été développé par Benjamin Franklin (qu’il explique dans son extraordinaire autobiographie) et globalisé par James Clear, auteur du best-seller Un rien peut tout changer (20M d’exemplaires vendus 😮).
Sa philosophie :
« Le meilleur moyen de changer sa vie, c’est de ne pas essayer de tout changer d’un coup.
Travaillez une habitude. Maîtrisez-la. Puis passez à la suivante.
Améliorez l’ensemble en maîtrisant une seule chose.«
Personnellement, j’ai commencé par apprendre à me fixer des objectifs efficaces. FAIT ✅
Maintenant, je refaçonne ma manière de percevoir les échecs (dans la vie et dans le sport) EN COURS 🟠
J’ai fait l’erreur pendant ma vingtaine de penser que je pouvais tout changer d’un coup. Résultat, stagnation frustrante dans pleins de domaines… Ne faites pas la même erreur.
Améliorez vous un pas à la fois.
Conclusion
Être un champion, ce n’est pas juste un titre. C’est un état d’esprit, une volonté de s’améliorer sans relâche. C’est faire, chaque jour, ce qu’il faut pour progresser. Et à force de répéter ces efforts, on finit par incarner ce mot : Champion.
Et si vous lisez cet article, il y a fort à parier que vous êtes déjà en chemin.
Alors… continuez 🙂
Prenez une seule chose dans cette liste. Travaillez-la. Intégrez-la. Puis passez à la suivante.
Ne lâchez rien. Vous êtes plus proche que vous ne le pensez,
– Jordan
Sources:
Les mots des JO : Champion • Français Facile – RFI